jeudi 26 avril 2007

Modest Mouse au Métropolis, Première Partie

Bonjour.

Hier soir, j'étais parmi les quelques centaines de hipsters chanceux se dandinant et se branlant la tête au rhythme entraînant de la musique démoniaque de Modest Mouse, groupe au nom incongru originaire de l'état de Washington (plus précisément, de la métropole mondialement connue de Issaquah). Petite mise en contexte: lorsque les billets avaient été mis en vente, j'avais longuement hésité, familier avec le groupe, mais pas fanatique au point de me précipiter au guichet admission le plus proche avec un séduisant filet de bave. J'avais donc ruminé trop longuement, et ma chance était passée, tous les billets ayant été vendus en quelques jours. La semaine dernière, lors d'un rituel socio-alcoolique pré-sortie un vendredi soir chez une amie, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'on me proposa gentiment de prendre la place d'une personne X, ne pouvant y aller avec une personne Y, cette dernière Y travaillant finalement ce soir-là. Ces gens ont des noms en lettres pour préserver leur anonymat, évidemment, et non parce que je me tiens avec le cercle satanique des amateurs d'Alphabits...

Donc, je me sacrifiai (passé simple). J'étais donc, hier soir, entassé dans les hauteurs du Métropolis, entouré de centaines de jeunes amateurs de boîte à musique, prêts à hocher la tête avec conviction et à boire de la bière (cheap) pour aller pisser aux 2 secondes pendant le show.

Première première partie: ordinaire. Un quelconque groupe nommé Love as Laughter. Malgré un nom presque Emo, cet assemblage de musiciens n'a convaincu personne, et malgré quelques moments prometteurs et un batteur énergique, ça n'a jamais levé. Les fans montréalais se sont fait un plaisir d'attendre patiemment la fin de leur prestation en parlant par-dessus les mélodiques trad-rock presque country, une sorte de mélange entre Sam Roberts et Wilco première époque, avec un tam-tam, et sans les mélodies accrocheuses et le style des deux références citées plus haut. Applaudissements discrets; au suivant.

Deuxième première partie. Au menu: Man Man. Connais pas, bof, à quand Modest Mouse?

On installe alors quelques instruments en "moton" à l'avant de la scène. Les fans de Montréal, berceau du rock éclectique et semi-symphonique à la Arcade Fire, sont intrigués. Piano et batterie de côté, face à face. Un fil de lumière blanche style Canadian Tire est soigneusement installé sur la batterie. On aperçoit Xylophones, trompettes et autre instrument surprenants. Hmm.

Ils s'amènent: 6 gars habillés en blanc, presqu'en sous-vêtements, chacun ayant l'air plus nerd que l'autre. Comme l'a justement remarqué ma distinguée accompagnatrice: "Au secondaire, c'est sûr ces gars-là avaient pas d'amis et jouaient dans la fanfare". Très juste. On aurait dit une bande de fans de Dungeon and Dragons égarés au milieu d'une annonce de sous-vêtements masculins.

Alors, ils se mettent à jouer. Déferlement indescriptible de tintamarre et cacophonie contrôlés, un mélange incroyable de Tom Waits, Mr Bungle et le groupe d'Emir Kusturica (dont j'oublie le nom). Du rock expérimental qui décoiffe et qui en met plein la vue. Mais, ce qui est primordial, sans jamais perdre de vue une structure de fond, une mélodie. On peut reconnaître couplets, refrains, etc. Ça transporte. En quelques mesures, l'atmosphère change complètement. D'emblée, les difficiles et connaisseurs fans montréalais sont conquis. Cris et applaudissements fusent, c'est la joie et l'euphorie dans l'amphithéâtre de la rue Ste-Catherine.


Ces hurluberlus jouent tous 2-3 instruments, ils sont installés en rond au centre de la scène, avec le mec au clavier qui semble mener le show (et qui est le chanteur principal) et le batteur face à lui, qui semble possédé par un esprit tribal africain (il joue en piochant sur tout, même sur l'ampli sur le sol à côté de lui). Derrière, 4 gars se partageant le reste de la trame musicale: cuivres, basse, clavier, petits claviers-flûtes casio dont j'ai oublié le nom, xylophone, etc. Tout est "tight" assuré, rhythmé, mélodique, confiant. Petites voix, grosses, voix, percussions, mélodies, solos de guitare, de saxophone, tout se bouscule et s'emboîte dans une suite hyperactive et possédée. Très impressionnant.

Cela dit, ces énergumènes énervés et très bruyants, un peu à la manière de Mr Bungle, doivent être consommés à petite dose. Aussi, il reste à voir si l'incroyable énergie et la mystique bizarro-libératrice de leur spectable se transporte sur leurs albums. Je vais probablement tenter d'en savoir plus, après une visite chez le disquaire. Tout de même, c'est probablement la première fois que j'aime autant une première partie, peut-être depuis que j'avais vu Joseph Arthur avant R.E.M. en 2003, lui aussi très impressionnant avec son attirail et sa quincaillerie d'homme-studio.

Je vous parlerai de Modest Mouse dans un autre texte. Ah!

vendredi 20 avril 2007

Un implant contre le jeu compulsif?

Cet entrefilet (et non contrefilet) sur le site de Radio-Canada fait état d'un étonnante percée technologique face au problème criant du jeu compulsif. Un inventeur du Saguenay improbablement nommé Chantal (?) Audet, a mis au point une minuscule puce qui, une fois insérée sous la peau d'un (coopératif) accro de la tombola, empêche une machine de loterie-vidéo de fonctionner lorsqu'il s'en approche. On prévoit même insérer l'implant digne d'un épisode de The Outer Limits dans le dos du fervent parieur, pour ne pas qu'il ne se l'auto-retranche à l'aide de quelque instrument contondent domestique.

Même si je considère le jeu compulsif comme un grave fléau social méritant attention et mesures, voici ce que j'appelle une solution draconienne, comme tuer une mouche noire avec un char Leopard 2 (acheté usagé aux Pays-Bas). De plus, qu'arrivera-t-il si le pellet (synonyme d'"implant" selon mon druide des syonymes, pas ma faute) malfonctionne et se met à bloquer tout de sorte d'appareils? Imaginez. Le pauvre ex-flambeur s'approche de son four à Micro-Ondes pour faire chauffer son Michelina's, rien à faire, la puce s'en mêle. Il s'installe comfortablement dans sa causeuse en cuir blanc pour écouter Virginie: puce. Il achète un vibrateur à sa femme pour faciliter les tâches ménagères: bidule.

De plus, un inquiétant paradoxe me vient à l'esprit. Disons que l'implant fait des siennes. Il se rend à l'hôpital (à pied, évidemment, son VUS de l'année ne démarre pas) et il explique son malaise à un médecin compréhensif. Ce dernier décide de communiquer promptement avec les autorités compétentes pour dénoncer les abus de l'implant maléfique. Il empoigne le combiné de son téléphone multifonctions, rien. Microcossin. Il hausse les épaules et envoie le pauvre dindon de la farce à la salle d'opération, pour qu'on lui retire l'objet de ses tourments. On veut l'anasthésier, mais évidemment, l'outillage médical fait défaut, tout reste extindu. Évidemment. On lui enlève donc le trucmuche à froid, comme dans le temps des six clubs.

Ouch. (Insérer quelques onomatopées de douleur et ayant rapport à la religion ici).

Alors qu'il se remet de ses émotions, notre ex-parieur est certain d'une chose, il ne s'approchera plus jamais d'une loterie-vidéo.

Tiens, peut-être que ça marche, finalement.

Merci, Chantal Audet!

mercredi 18 avril 2007

Le tueur de Virginia Tech a écrit deux courtes pièces, disponibles en ligne

Alors que tout le monde tente de rassembler les pièces du puzzle de Virginia Tech, je suis tombé sur une information intriguante en parcourant le web. Le tueur, Cho Seung-Hui, étudiant au département d'Anglais (l'équivalent de littérature ici), a laissé des traces dans ses cours d'écriture dramatique. En effet, selon un blogueur à l'empoi d'AOL, les élèves d'un cours auquel était également inscrit le tueur devaient poster leurs textes en-ligne pour un "peer-review". Le blogueur a donc posté les deux courtes pièces d'un acte écrite par Cho Seung-Hui sur son blogue (le lien est dans le titre et au bas de cette page).

Après les avoir lues deux fois chacune, quelques observations s'imposent. D'abord, on détecte clairement un esprit violent, colérique. Les deux personnages "centraux" des deux pièces sont à fleur de peau, et l'auteur y met en scène un "pétage de coche" classique, dangeureusement annonciateur des événements d'avant-hier (avec le recul, évidemment. Pas tous les auteurs de textes violents sont des tueurs en puissance). Cependant, cette violence n'est ni sociale, ni ouverte. Dans la première pièce, "Richard McBeef", un jeune homme confronte son père adoptif à coup d'invectives vulgaires, et finit par l'attaquer avec une barre de chocolat à moitié consommée. Pas d'armes, pas de plans, seulement une colère contenue, refoulée, dirigée vers une personne agissant avec une grand injustice (aux yeux du protagoniste). Cette colère explose lors d'une carthasis violente. La violence vient du quotidien, et elle s'exprime d'une façon beaucoup plus émotionnelle et psychologique qu'un simple carnage.

Dans le second texte, "Mr. Brownstone", il n'y a pas à proprement parler d'explosion de violence, mais les deux jeunes protagonistes sont clairement martyrisés par une autre figure d'autorité masculine, cette fois-ci un professeur de maths portant comme nom le ci-haut mentionné "Mr. Brownstone". En se rendant au casino, les deux jeunes personnages de la courte pièce cherchent à échapper à l'attention constante et apparemment obsessive d'un professeur qui semble les suivre jusque dans leur refuge derrière un conteneur (!). Un des deux jeunes mineurs remporte un lot aux machines à sous, seulement pour voir Mr. Brownstone, surgi de nulle part, s'en accaparer avec la bénédiction des autorités du Casino, qui éjectent promptement les deux adolescents stupéfaits.

Quelques constantes: la victimisation, l'injustice flagrante d'une autorité illégitime et la vulgarité omniprésente (surtout dans la langue utilisée, avec plusieurs références à l'insertion d'objets divers dans l'arrière-train).

Des témoignages d'étudiants l'ayant cotoyé font état d'une haine quelquefois exprimée du tueur envers les "rich kids", la "debauchery" et les "deceitful charlatans". Mettez tout ceci dans le blender, avec quelques ingrédients sociaux comme l'accès aux armes, l'anonymat, le rejet et certainement un solide déséquilibre mental, et vous obtenez les événements tragiques de lundi.

Pensées sombres pour une sombre journée.

Sources:
RDI
CNN
http://newsbloggers.aol.com/2007/04/17/cho-seung-huis-plays/

lundi 16 avril 2007

Red Bull a négocié avec Gillett pour l'achat du Tricolore

Selon des informations publiées sur le site web autrichien Spornet, les dirigeants de la multinationale de boisson énergétiques Red Bull, breuvage bien connu des étudiants surmenés et des informaticiens insomniaques, auraient eu des discussions sérieuses avec George Gillett au cours des dernières semaines, dans le but de négocier la vente des Canadiens de Montréal.

Dietruch Mateschitz (surnommé Didi), le coloré dirigeant de l'empire de la cannette bleue-grise élancée, d'origine autrichienne, aurait même rencontré des représentants du Tricolore en Autriche dans les derniers jours, selon le site Spornet. Aucune autre source n'a pu être trouvée, mais il importe de noter que "Didi", qui contrôle 49% des actions de Red Bull, est déjà propriétaire de deux équipes de soccer, les MetroStars de New York et le SV Austria Salzburg. Après une rude controverse, il avait réussi à faire rebaptiser les deux clubs Red Bull Salzburg et Red Bull New York. Il a également fait plusieurs percées en course automobile, avec l'achat de l'écurie Jaguar Racing, subséquemment renommée Red Bull Racing. Enfin, Red Bull a récemment tenté de s'immiscer dans le monde du hockey et du sport sur glace, avec la tenue prochaine, le 28 avril, du concours Red Bull Crashed Ice 2007, dans le Vieux-Québec, où des compétiteurs chaussés de patins de hockey participeront à une course sur parcours étroit et sinueux.

Sources:
http://www.sportnet.at
http://www.redbullcrashedice.ca/fr
Wikipédia

mardi 10 avril 2007

L'ADQ vous donne des boutons?

Ha! Vous ne croyez pas si bien dire.

Voici le vrai visage de la nouvelle coqueluche du Québec profond, des éditoralistes de La Presse et des banlieues à la recherche "d'accomodements pour la majorité" (comme le scande l'affiche mal infographiée du Parti Démocratie Chrétienne):

http://www.adq.org/

Je vous assure, parole de péquiste timide et de souverainiste éteint, il s'agit bel et bien du véritable site de l'ADQ. Oui oui.

Envoyez les élections fédérales maintenant. Surplus d'acné, furoncles et autre Stéphane Dion en perspective.

(Ce cynisme rampant vous a été présenté par Clearasil)

dimanche 8 avril 2007


Bon.


Go Habs Go?

samedi 7 avril 2007

Chemin de croix

Well I've never prayed, but tonight I'm on my knees, yeah.

Merci Richard Ashcroft.

Depuis le 6 octobre 2006, j'ai perdu environ 240 heures de ma précieuse et courte vie pour m'écraser devant l'ami cathodique dans un divan quelconque, pour subir 80 parties de la Sainte-Flanelle. Si on ajoute un match au Centre Bell, je les ai tous (tous), écoutés et regardés avec attention, sérieux et diligence. J'ai été témoin des hauts et des bas, des psychodrames, des tournures de soap opera (la boutade de Samsonov, l'attitude Diva de Kovalev, Koivu en feu en mois de décembre, la blessure de Higgins, Plekanec qui se réveille avec le nouvel an), en voulez-vous, en v'là.

Tout ça va se jouer ce soir, dans l'austère et inhospitalier Air Canada Center. Alors que nos Canadiens, entourés de détenteurs de billets de saisons endimanchés blasés, d'une poignée de fans bruyants et irréductibles des deux équipes s'affrontant dans une guerre psychologique d'invectives et d'encouragements dans les hauteur brumeuses de l'amphithéâtre torontois, joueront le sacro-saint et breveté Match De La Saison (c). Une seule victoire, c'est tout ce qu'ils ont besoin pour atteindre les terres fertiles et messianiques des séries de fin de saison. Là ou Tout Est Possible (c).

Il est présentement 12h38. Inutile de dire que ma journée sera entièrement dévouée à la préparation de ces 3 heures cruciales.

Préparation mentale, surtout.

Le mental. Oh my God.

Well I've never prayed, but tonight I'm on my knees, yeah!

mercredi 4 avril 2007

nuit blanche en vrac

Tout ceux qui me connaissent plus ou moins savent que je suis insomniaque.

À huit ans, je dormais 4 heures par nuit, incapable que j'étais de trouver la switch "off" de mon cerveau, qui bourdonnait sans cesse, comme un toaster sur les stéroïdes ou une Lada qui a fait de l'overtime à "Pimp mon char". En voulez-vous des références, en vlà.

J'ai toujours été fasciné par deux choses. Les commencements, et les promesses de nuits blanches. Il n'y a rien qui m'allume autant que la perspective de passer la nuit debout, sans perdre un moment de ce qui arrive, sans rien manquer, avec toutes les possibilités et les labyrinthes infinis de chemins à prendre que ça implique. Les commencements, les débuts, avec, encore les promesses, l'idée que tout est à faire, mais également que tout est possible.

J'ai aucune idée de ce que ça dit sur ma personalité, à part qu'il est présentement 5h57 du matin, et que je devrait être couché. Mais. À 4h30, j'ai regardé l'heure et je me suis dit : on va au moins attendre le journal, il arrive seulement dans 1 heure. Donc voilà, la journal est à côté de moi, pas trop mouillé (il pleut, mais le vaillant camelot n'a pas oublié la capote à journal) avec Jaroslav Halak qui fait la split en gros à la une.

6h00. Dodo?

On va voir.

Il m'est arrivé quelque chose de particulier cette nuit, alors que j'écoutais des épisodes de Seinfeld. 2h00. Entre deux répliques caustiques de Jerry et une pitrerie loufoque de Kramer, on sonne à la porte. Oui, on SONNE à deux heures du matin. Sans trop me soucier des dangereux malfrats rodant dans Villeray la nuit, je me dirige vers la porte, en t-shirt et pantalons de pyjama rentrés dans les bas (je sais, mais je les porte de même, je peux rien y faire). J'ouvre la porte. J'aperçois une petite silhouette, cheveux longs. Une femme, ni jeune ni vieille. Elle me baragouine quelque chose, dans un dialecte du style alcoolique saoûl fini, un peu comme si Roy Dupuis s'était fait électrocuté la langue et parlait avec une voix de femme. Mettons. Je finis par comprendre qu'elle me demande si Louiashfs Boualwwwba (c'est à peur près ce que j'ai saisi) reste à la porte d'à côté. Ne manquant jamais une occasion de faire mon comique, je réponds que ce n'est pas moi, alors ça doit être le voisin. Elle ne semble pas saisir, hausse les épaules et porte son attention sur la porte voisine. Perplexe, je referme la porte. Je l'entends sonner à côté. Je scrute avec mes tympans le silence noir et douillet du logement de mon voisin endormi (le mur a été insonorisé avec du cellophane choix du président, alors j'entends habituellement les mouvements intestinaux et les plus petits détails de son activité quotidienne), rien. Il a décidé de ne pas se risquer. Bon. Je regarde par la fenêtre, la femme se traîne les pieds sur le balcon, descend et sort de mon champ de vision.

Je réfléchis un peu. J'ai un flash. Ce n'était pas un obscure dialecte des balkans qu'elle me chantait, mais bien le français mâché et hésitant d'une sourde-muette. Ah. Voilà. Mais que voulait-elle à mon voisin? Et, d'ailleurs, était-ce le bon voisin?

Je ne le saurai jamais, pas plus que vous.

Mais bon. Faut bien trouver un moyen de remplir les nuits, aussi blanches et silencieuses soient-elles.