lundi 11 juin 2007

Pale Blue Dot

Ce court vidéo résume beaucoup de choses. À voir et faire voir.

Des choses qu'on sait, qu'on prend pour évidentes, mais qu'on devrait se forcer à se rappeler chaque matin, plutôt que s'égosiller et s'éreinter à préserver notre auto-suffisance et notre manie de tout gaspiller et tout bousiller, comme si notre planète, ce "Pale Blue Dot" nommée ainsi par le grand Carl Sagan, n'était pas aussi fragile et unique qu'on se le fait dire presque tous les jours maintenant. Un peu comme si toute l'humanité se dirigeait à pleine vitesse vers un immense mur de briques rouges, pour ne pas voir les tâches de sang après l'impact...

http://www.youtube.com/watch?v=47EBLD-ISyc

dimanche 3 juin 2007

Ca fait du bien (un bon film)

Depuis plusieurs mois, j'ai, fidèle à mon habitude, constamment exploré les rivages (je dis bien rivages parce que je ne fais qu'effleurer le continent!) cinématographiques récents... constamment, je me dis que je ne ressens plus que très rarement l'espèce de noeud dans le bas du ventre, ou la montée d'adrénaline que ressentais régulièrement il y a quelques années en découvrant quelque classique ou bon film perdu. Avais-je perdu le goût, ou visionnais-je simplement les mauvais films?

Récemment (avant-hier en fait), mon ego de cinéphile a été rassuré et rassasié. Plus tôt dans la semaine, j'avais vu Spiderman 3, un ramassis de n'importe quoi mal foutu qui m'avait laissé sans voix face à la déchéance hollywoodienne, qui s'obstine à faire des suites "plus gros, plus fort, plus couteux", comme si c'était tout ce qui comptait pour satisfaire l'appétit des fans d'une franchise. Beurk.

Donc. Vendredi je loue Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro et La Science des Rêves de Michel Gondry. Devinez lequel des deux m'a renversé?

Le Labyrinthe de Pan. Je n'ai pas le goût de faire une critique, je trouve ça inutile. Seulement quelques propos épars.

Je suis un fan de Neil Gaiman, un auteur anglais qui aime mélanger la fiction contemporaine, la mythologie et le fantastique. Je suis donc persuadé qu'on peut écrire des histoires fantastiques pour adultes. J'ai maintenant la preuve, qu'on peut aussi en faire des films. Détrompez-vous si vous croyez, en apercevant la pochette au club vidéo, qu'il s'agit d'un film pour enfants. Remarquez, si j'avais des enfants, je leur ferais écouter le film, à 10-12 ans environ, question de les sortir progressivement de l'utopie machiavélique et anthropomorphique des animaux parlants et gentils de Disney. Avec Sipirited Away. Leur éducation serait faite!

Le Labyrinthe de Pan mélange l'histoire de la résistance contre Franco en Espagne dans les années 40, autour du débarquement de Normandie, et un monde fantastique perçu (et peut-être complètement imaginé) par une jeune fille, récemment arrivée avec sa mère enceinte au camp retranché de son père adoptif, un cruel officier de l'armée du didacteur fasciste espagnol. Le juxtaposition des deux mondes est la force du récit. Sans oublier évidemment tout le reste, le jeu des acteurs, les images (incroyables) les décors, maquillages et effets CGI. Une réussite sur toute la ligne, aussi simple que ça.

Ce film n'est pas un chef d'oeuvre, ni même un des meilleurs films des dernières années. Mais il fait réellement figure d'un diamand perdu au milieu d'un dépotoir, avec la qualité discutable de ce qui nous est présenté depuis le début de l'année dans les salles obscures.

Et La Science des Rêves? Extrêmement imaginatig, plein de gadgets et de trouvailles, mais ultimement un peu vain et sans but. Dommage, mais Michel Gondry devrait s'en tenir aux courts métrages et aux scénarios d'autres illuminés comme Charlie Kaufman (Eternal sunshine of the spotless mind)... Cela dit, c'est meilleur que Spiderman 3! (j'étais pourtant un fan des deux premiers!)

jeudi 26 avril 2007

Modest Mouse au Métropolis, Première Partie

Bonjour.

Hier soir, j'étais parmi les quelques centaines de hipsters chanceux se dandinant et se branlant la tête au rhythme entraînant de la musique démoniaque de Modest Mouse, groupe au nom incongru originaire de l'état de Washington (plus précisément, de la métropole mondialement connue de Issaquah). Petite mise en contexte: lorsque les billets avaient été mis en vente, j'avais longuement hésité, familier avec le groupe, mais pas fanatique au point de me précipiter au guichet admission le plus proche avec un séduisant filet de bave. J'avais donc ruminé trop longuement, et ma chance était passée, tous les billets ayant été vendus en quelques jours. La semaine dernière, lors d'un rituel socio-alcoolique pré-sortie un vendredi soir chez une amie, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'on me proposa gentiment de prendre la place d'une personne X, ne pouvant y aller avec une personne Y, cette dernière Y travaillant finalement ce soir-là. Ces gens ont des noms en lettres pour préserver leur anonymat, évidemment, et non parce que je me tiens avec le cercle satanique des amateurs d'Alphabits...

Donc, je me sacrifiai (passé simple). J'étais donc, hier soir, entassé dans les hauteurs du Métropolis, entouré de centaines de jeunes amateurs de boîte à musique, prêts à hocher la tête avec conviction et à boire de la bière (cheap) pour aller pisser aux 2 secondes pendant le show.

Première première partie: ordinaire. Un quelconque groupe nommé Love as Laughter. Malgré un nom presque Emo, cet assemblage de musiciens n'a convaincu personne, et malgré quelques moments prometteurs et un batteur énergique, ça n'a jamais levé. Les fans montréalais se sont fait un plaisir d'attendre patiemment la fin de leur prestation en parlant par-dessus les mélodiques trad-rock presque country, une sorte de mélange entre Sam Roberts et Wilco première époque, avec un tam-tam, et sans les mélodies accrocheuses et le style des deux références citées plus haut. Applaudissements discrets; au suivant.

Deuxième première partie. Au menu: Man Man. Connais pas, bof, à quand Modest Mouse?

On installe alors quelques instruments en "moton" à l'avant de la scène. Les fans de Montréal, berceau du rock éclectique et semi-symphonique à la Arcade Fire, sont intrigués. Piano et batterie de côté, face à face. Un fil de lumière blanche style Canadian Tire est soigneusement installé sur la batterie. On aperçoit Xylophones, trompettes et autre instrument surprenants. Hmm.

Ils s'amènent: 6 gars habillés en blanc, presqu'en sous-vêtements, chacun ayant l'air plus nerd que l'autre. Comme l'a justement remarqué ma distinguée accompagnatrice: "Au secondaire, c'est sûr ces gars-là avaient pas d'amis et jouaient dans la fanfare". Très juste. On aurait dit une bande de fans de Dungeon and Dragons égarés au milieu d'une annonce de sous-vêtements masculins.

Alors, ils se mettent à jouer. Déferlement indescriptible de tintamarre et cacophonie contrôlés, un mélange incroyable de Tom Waits, Mr Bungle et le groupe d'Emir Kusturica (dont j'oublie le nom). Du rock expérimental qui décoiffe et qui en met plein la vue. Mais, ce qui est primordial, sans jamais perdre de vue une structure de fond, une mélodie. On peut reconnaître couplets, refrains, etc. Ça transporte. En quelques mesures, l'atmosphère change complètement. D'emblée, les difficiles et connaisseurs fans montréalais sont conquis. Cris et applaudissements fusent, c'est la joie et l'euphorie dans l'amphithéâtre de la rue Ste-Catherine.


Ces hurluberlus jouent tous 2-3 instruments, ils sont installés en rond au centre de la scène, avec le mec au clavier qui semble mener le show (et qui est le chanteur principal) et le batteur face à lui, qui semble possédé par un esprit tribal africain (il joue en piochant sur tout, même sur l'ampli sur le sol à côté de lui). Derrière, 4 gars se partageant le reste de la trame musicale: cuivres, basse, clavier, petits claviers-flûtes casio dont j'ai oublié le nom, xylophone, etc. Tout est "tight" assuré, rhythmé, mélodique, confiant. Petites voix, grosses, voix, percussions, mélodies, solos de guitare, de saxophone, tout se bouscule et s'emboîte dans une suite hyperactive et possédée. Très impressionnant.

Cela dit, ces énergumènes énervés et très bruyants, un peu à la manière de Mr Bungle, doivent être consommés à petite dose. Aussi, il reste à voir si l'incroyable énergie et la mystique bizarro-libératrice de leur spectable se transporte sur leurs albums. Je vais probablement tenter d'en savoir plus, après une visite chez le disquaire. Tout de même, c'est probablement la première fois que j'aime autant une première partie, peut-être depuis que j'avais vu Joseph Arthur avant R.E.M. en 2003, lui aussi très impressionnant avec son attirail et sa quincaillerie d'homme-studio.

Je vous parlerai de Modest Mouse dans un autre texte. Ah!

vendredi 20 avril 2007

Un implant contre le jeu compulsif?

Cet entrefilet (et non contrefilet) sur le site de Radio-Canada fait état d'un étonnante percée technologique face au problème criant du jeu compulsif. Un inventeur du Saguenay improbablement nommé Chantal (?) Audet, a mis au point une minuscule puce qui, une fois insérée sous la peau d'un (coopératif) accro de la tombola, empêche une machine de loterie-vidéo de fonctionner lorsqu'il s'en approche. On prévoit même insérer l'implant digne d'un épisode de The Outer Limits dans le dos du fervent parieur, pour ne pas qu'il ne se l'auto-retranche à l'aide de quelque instrument contondent domestique.

Même si je considère le jeu compulsif comme un grave fléau social méritant attention et mesures, voici ce que j'appelle une solution draconienne, comme tuer une mouche noire avec un char Leopard 2 (acheté usagé aux Pays-Bas). De plus, qu'arrivera-t-il si le pellet (synonyme d'"implant" selon mon druide des syonymes, pas ma faute) malfonctionne et se met à bloquer tout de sorte d'appareils? Imaginez. Le pauvre ex-flambeur s'approche de son four à Micro-Ondes pour faire chauffer son Michelina's, rien à faire, la puce s'en mêle. Il s'installe comfortablement dans sa causeuse en cuir blanc pour écouter Virginie: puce. Il achète un vibrateur à sa femme pour faciliter les tâches ménagères: bidule.

De plus, un inquiétant paradoxe me vient à l'esprit. Disons que l'implant fait des siennes. Il se rend à l'hôpital (à pied, évidemment, son VUS de l'année ne démarre pas) et il explique son malaise à un médecin compréhensif. Ce dernier décide de communiquer promptement avec les autorités compétentes pour dénoncer les abus de l'implant maléfique. Il empoigne le combiné de son téléphone multifonctions, rien. Microcossin. Il hausse les épaules et envoie le pauvre dindon de la farce à la salle d'opération, pour qu'on lui retire l'objet de ses tourments. On veut l'anasthésier, mais évidemment, l'outillage médical fait défaut, tout reste extindu. Évidemment. On lui enlève donc le trucmuche à froid, comme dans le temps des six clubs.

Ouch. (Insérer quelques onomatopées de douleur et ayant rapport à la religion ici).

Alors qu'il se remet de ses émotions, notre ex-parieur est certain d'une chose, il ne s'approchera plus jamais d'une loterie-vidéo.

Tiens, peut-être que ça marche, finalement.

Merci, Chantal Audet!

mercredi 18 avril 2007

Le tueur de Virginia Tech a écrit deux courtes pièces, disponibles en ligne

Alors que tout le monde tente de rassembler les pièces du puzzle de Virginia Tech, je suis tombé sur une information intriguante en parcourant le web. Le tueur, Cho Seung-Hui, étudiant au département d'Anglais (l'équivalent de littérature ici), a laissé des traces dans ses cours d'écriture dramatique. En effet, selon un blogueur à l'empoi d'AOL, les élèves d'un cours auquel était également inscrit le tueur devaient poster leurs textes en-ligne pour un "peer-review". Le blogueur a donc posté les deux courtes pièces d'un acte écrite par Cho Seung-Hui sur son blogue (le lien est dans le titre et au bas de cette page).

Après les avoir lues deux fois chacune, quelques observations s'imposent. D'abord, on détecte clairement un esprit violent, colérique. Les deux personnages "centraux" des deux pièces sont à fleur de peau, et l'auteur y met en scène un "pétage de coche" classique, dangeureusement annonciateur des événements d'avant-hier (avec le recul, évidemment. Pas tous les auteurs de textes violents sont des tueurs en puissance). Cependant, cette violence n'est ni sociale, ni ouverte. Dans la première pièce, "Richard McBeef", un jeune homme confronte son père adoptif à coup d'invectives vulgaires, et finit par l'attaquer avec une barre de chocolat à moitié consommée. Pas d'armes, pas de plans, seulement une colère contenue, refoulée, dirigée vers une personne agissant avec une grand injustice (aux yeux du protagoniste). Cette colère explose lors d'une carthasis violente. La violence vient du quotidien, et elle s'exprime d'une façon beaucoup plus émotionnelle et psychologique qu'un simple carnage.

Dans le second texte, "Mr. Brownstone", il n'y a pas à proprement parler d'explosion de violence, mais les deux jeunes protagonistes sont clairement martyrisés par une autre figure d'autorité masculine, cette fois-ci un professeur de maths portant comme nom le ci-haut mentionné "Mr. Brownstone". En se rendant au casino, les deux jeunes personnages de la courte pièce cherchent à échapper à l'attention constante et apparemment obsessive d'un professeur qui semble les suivre jusque dans leur refuge derrière un conteneur (!). Un des deux jeunes mineurs remporte un lot aux machines à sous, seulement pour voir Mr. Brownstone, surgi de nulle part, s'en accaparer avec la bénédiction des autorités du Casino, qui éjectent promptement les deux adolescents stupéfaits.

Quelques constantes: la victimisation, l'injustice flagrante d'une autorité illégitime et la vulgarité omniprésente (surtout dans la langue utilisée, avec plusieurs références à l'insertion d'objets divers dans l'arrière-train).

Des témoignages d'étudiants l'ayant cotoyé font état d'une haine quelquefois exprimée du tueur envers les "rich kids", la "debauchery" et les "deceitful charlatans". Mettez tout ceci dans le blender, avec quelques ingrédients sociaux comme l'accès aux armes, l'anonymat, le rejet et certainement un solide déséquilibre mental, et vous obtenez les événements tragiques de lundi.

Pensées sombres pour une sombre journée.

Sources:
RDI
CNN
http://newsbloggers.aol.com/2007/04/17/cho-seung-huis-plays/

lundi 16 avril 2007

Red Bull a négocié avec Gillett pour l'achat du Tricolore

Selon des informations publiées sur le site web autrichien Spornet, les dirigeants de la multinationale de boisson énergétiques Red Bull, breuvage bien connu des étudiants surmenés et des informaticiens insomniaques, auraient eu des discussions sérieuses avec George Gillett au cours des dernières semaines, dans le but de négocier la vente des Canadiens de Montréal.

Dietruch Mateschitz (surnommé Didi), le coloré dirigeant de l'empire de la cannette bleue-grise élancée, d'origine autrichienne, aurait même rencontré des représentants du Tricolore en Autriche dans les derniers jours, selon le site Spornet. Aucune autre source n'a pu être trouvée, mais il importe de noter que "Didi", qui contrôle 49% des actions de Red Bull, est déjà propriétaire de deux équipes de soccer, les MetroStars de New York et le SV Austria Salzburg. Après une rude controverse, il avait réussi à faire rebaptiser les deux clubs Red Bull Salzburg et Red Bull New York. Il a également fait plusieurs percées en course automobile, avec l'achat de l'écurie Jaguar Racing, subséquemment renommée Red Bull Racing. Enfin, Red Bull a récemment tenté de s'immiscer dans le monde du hockey et du sport sur glace, avec la tenue prochaine, le 28 avril, du concours Red Bull Crashed Ice 2007, dans le Vieux-Québec, où des compétiteurs chaussés de patins de hockey participeront à une course sur parcours étroit et sinueux.

Sources:
http://www.sportnet.at
http://www.redbullcrashedice.ca/fr
Wikipédia

mardi 10 avril 2007

L'ADQ vous donne des boutons?

Ha! Vous ne croyez pas si bien dire.

Voici le vrai visage de la nouvelle coqueluche du Québec profond, des éditoralistes de La Presse et des banlieues à la recherche "d'accomodements pour la majorité" (comme le scande l'affiche mal infographiée du Parti Démocratie Chrétienne):

http://www.adq.org/

Je vous assure, parole de péquiste timide et de souverainiste éteint, il s'agit bel et bien du véritable site de l'ADQ. Oui oui.

Envoyez les élections fédérales maintenant. Surplus d'acné, furoncles et autre Stéphane Dion en perspective.

(Ce cynisme rampant vous a été présenté par Clearasil)

dimanche 8 avril 2007


Bon.


Go Habs Go?

samedi 7 avril 2007

Chemin de croix

Well I've never prayed, but tonight I'm on my knees, yeah.

Merci Richard Ashcroft.

Depuis le 6 octobre 2006, j'ai perdu environ 240 heures de ma précieuse et courte vie pour m'écraser devant l'ami cathodique dans un divan quelconque, pour subir 80 parties de la Sainte-Flanelle. Si on ajoute un match au Centre Bell, je les ai tous (tous), écoutés et regardés avec attention, sérieux et diligence. J'ai été témoin des hauts et des bas, des psychodrames, des tournures de soap opera (la boutade de Samsonov, l'attitude Diva de Kovalev, Koivu en feu en mois de décembre, la blessure de Higgins, Plekanec qui se réveille avec le nouvel an), en voulez-vous, en v'là.

Tout ça va se jouer ce soir, dans l'austère et inhospitalier Air Canada Center. Alors que nos Canadiens, entourés de détenteurs de billets de saisons endimanchés blasés, d'une poignée de fans bruyants et irréductibles des deux équipes s'affrontant dans une guerre psychologique d'invectives et d'encouragements dans les hauteur brumeuses de l'amphithéâtre torontois, joueront le sacro-saint et breveté Match De La Saison (c). Une seule victoire, c'est tout ce qu'ils ont besoin pour atteindre les terres fertiles et messianiques des séries de fin de saison. Là ou Tout Est Possible (c).

Il est présentement 12h38. Inutile de dire que ma journée sera entièrement dévouée à la préparation de ces 3 heures cruciales.

Préparation mentale, surtout.

Le mental. Oh my God.

Well I've never prayed, but tonight I'm on my knees, yeah!

mercredi 4 avril 2007

nuit blanche en vrac

Tout ceux qui me connaissent plus ou moins savent que je suis insomniaque.

À huit ans, je dormais 4 heures par nuit, incapable que j'étais de trouver la switch "off" de mon cerveau, qui bourdonnait sans cesse, comme un toaster sur les stéroïdes ou une Lada qui a fait de l'overtime à "Pimp mon char". En voulez-vous des références, en vlà.

J'ai toujours été fasciné par deux choses. Les commencements, et les promesses de nuits blanches. Il n'y a rien qui m'allume autant que la perspective de passer la nuit debout, sans perdre un moment de ce qui arrive, sans rien manquer, avec toutes les possibilités et les labyrinthes infinis de chemins à prendre que ça implique. Les commencements, les débuts, avec, encore les promesses, l'idée que tout est à faire, mais également que tout est possible.

J'ai aucune idée de ce que ça dit sur ma personalité, à part qu'il est présentement 5h57 du matin, et que je devrait être couché. Mais. À 4h30, j'ai regardé l'heure et je me suis dit : on va au moins attendre le journal, il arrive seulement dans 1 heure. Donc voilà, la journal est à côté de moi, pas trop mouillé (il pleut, mais le vaillant camelot n'a pas oublié la capote à journal) avec Jaroslav Halak qui fait la split en gros à la une.

6h00. Dodo?

On va voir.

Il m'est arrivé quelque chose de particulier cette nuit, alors que j'écoutais des épisodes de Seinfeld. 2h00. Entre deux répliques caustiques de Jerry et une pitrerie loufoque de Kramer, on sonne à la porte. Oui, on SONNE à deux heures du matin. Sans trop me soucier des dangereux malfrats rodant dans Villeray la nuit, je me dirige vers la porte, en t-shirt et pantalons de pyjama rentrés dans les bas (je sais, mais je les porte de même, je peux rien y faire). J'ouvre la porte. J'aperçois une petite silhouette, cheveux longs. Une femme, ni jeune ni vieille. Elle me baragouine quelque chose, dans un dialecte du style alcoolique saoûl fini, un peu comme si Roy Dupuis s'était fait électrocuté la langue et parlait avec une voix de femme. Mettons. Je finis par comprendre qu'elle me demande si Louiashfs Boualwwwba (c'est à peur près ce que j'ai saisi) reste à la porte d'à côté. Ne manquant jamais une occasion de faire mon comique, je réponds que ce n'est pas moi, alors ça doit être le voisin. Elle ne semble pas saisir, hausse les épaules et porte son attention sur la porte voisine. Perplexe, je referme la porte. Je l'entends sonner à côté. Je scrute avec mes tympans le silence noir et douillet du logement de mon voisin endormi (le mur a été insonorisé avec du cellophane choix du président, alors j'entends habituellement les mouvements intestinaux et les plus petits détails de son activité quotidienne), rien. Il a décidé de ne pas se risquer. Bon. Je regarde par la fenêtre, la femme se traîne les pieds sur le balcon, descend et sort de mon champ de vision.

Je réfléchis un peu. J'ai un flash. Ce n'était pas un obscure dialecte des balkans qu'elle me chantait, mais bien le français mâché et hésitant d'une sourde-muette. Ah. Voilà. Mais que voulait-elle à mon voisin? Et, d'ailleurs, était-ce le bon voisin?

Je ne le saurai jamais, pas plus que vous.

Mais bon. Faut bien trouver un moyen de remplir les nuits, aussi blanches et silencieuses soient-elles.

vendredi 16 mars 2007

27 ans et ... oui c'est ça, "toutes mes dents"

27 ans.

Dans 5 jours.

Ça fait 27 ans que je suis en vie, je vais donc vous parler un peu de mort, question d'égayer cette sombre semaine de débat des chefs et de victoires du canadien (sarcasm alert).

Je serai donc pour un an, un membre du fameux "Club des 27". Je ne parle pas ici d'un cercle de joueurs de poche ou d'amateurs de moitiés de jeu de cartes avec les jokers(pour les pas-vites, 54/2=27), mais bien de ce nombre étonamment élevé de personalités célèbres qui ont mangé les pissenlits par la racine à cet âge vénérable (C'est quoi un âge vénérable au juste?).

Kurt Cobain, Jim Morrison, Janis Joplin, Brian Jones, sans oublier un certain Jimi Jendrix. Si je meurs cette année, on pourra donc dire que je serai en bonne compagnie, au moins. Dark.

Pourquoi 27 ans? Comme dit Doc Brown dans Back to the Future, peut-être s'agit-il d'un point de convergeance du continuum espace-temps, comme 1955. Peut-être que tous ces gens avaient rendez-vous à la "Féérie dansante des sirènes" à l'école de Hill Valley. Oui, j'ai trop regardé ce film.

Peut-être aussi que c'est l'âge limite avant de se sentir vraiment adulte. Passé 27 ans, si on agit encore en jeune de 20 ans, on sent profondément qu'on joue un rôle, qu'on est un imposteur. Peut-être que certains ont de la misère avec ça...

27 ans, à une autre époque, n'étais pas la fin de la jeunesse, mais bien le début de la vieillesse. Si on avait pas déjà une pelletée ou deux de descendants labourant les champs familiaux, on était des étranges, des pas fertiles, ou des curés (encore que...).

Alors je vous laisse, je vais aller profiter de mes derniers 5 (cinq!) jours de jeunesse!

Après, je vais aller magasiner un dentier ...

vendredi 16 février 2007

Du n'importe quoi en canne

L'auteur de ce site semble réellement croire qu'il est un dragon. Et comme ci ce n'était pas assez, il mélange tout ça avec un born again christian.


Il signe ainsi:
Molatar Seth Pyrargent.
Dragon, Evangelist, Ranger.

Et je pensais que mon vois
in était bizarre.

"The Theory of Evolution is simply that. A theory. It has been proven to be an incorrect theory and should be thrown out"

Et l'explication est aussi facile à suivre que des instructions ikea traduite 3 fois à l'envers dans son bain dans l'espace avec le doigt d'un chihuahua aveugle dans l'oeil droit une bambou dans l'autre. Oui oui.

Expliquez-moi comment on fait pour devenir sauté de la sorte?

"Consider the Earth's magnetic field. Dr. Thomas Barnes has said that the magnetic field of the earth 10000 years ago was as powerful as a magnetic star's. Since the Earth cannot conceivably have a magnetic field stronger than a stars (or even Jupiter's!), that puts an ultimate limit of 10000 years on the Earth's age."

Ah ça y est! Il vient de tout jeter l'édifice chambranlant de la science moderne par terre d'un seul coup d'aile de dragon. Bravo. On se croyait brillants, hein?

Ok ça va faire.

à bientôt,
Morma Torvald Glundttttttpouite
Ramoneur, Seigneur Orc et Pompiste grade 1.

mercredi 14 février 2007

Une théorie crackpot en cette journée de l'amour

Alors que tout le monde est occupé à parler de l'amour sous toutes ses formes et que les Gens En Couple (TM) se disent qu'ils s'aiment parce que tout le monde autour leur dit que c'est aujourd'hui que ça se passe, je vais vous parler de l'autre émotion, l'envers de la médaille, la jalousie.

D'ailleurs, à quand une fête de la jalousie? La St-Youèssequetétaishiersoir?

Je vais même tenter de relier ça aux accomodements raisonnables. Incroyable, mais vrai.

La jalousie, est selon moi, étroitement liée au sentiment de possession. Je ne vous apprends rien, mais ça peut faire réaliser des choses de réflexer un peu là-dessus. Ce que je veux dire, c'est que personne ne naît jaloux, personne est jaloux "d'avance". C'est toujours par rapport à un objet, une chose ou plus souvent une personne qu'on considère à différents niveaux comme sien, et la jalousie est simplement la réaction (normale) du "possesseur" face à un changement de statut de son objet.

Aussitôt que le germe est semé dans son esprit, le possesseur voit la trahison de sa possession partout, dans tous les détails. Ça peut mener loin, à l'obsession et même au délire... La situation acquiert un moment donné sa propre logique, et on s'éloigne de la réalité progressivement, ce qui peut donner lieu à des confrontations spectaculaires.

Bon. Assez de psychologie à 5 cennes. Faisons maintenant de la sociologie à 7 cennes.

Une chose me frappe lorsque le sujet des accomodoments raisonnables se pointe le bout du kirpan dans une conversation. D'abord, il est évident que ce concept est, pour la plupart des gens, beaucoup plus qu'un concept juridique. C'est émotionnel. La plupart des gens sont sur la défensive, deviennent même aggressifs. Pourquoi? C'est ça, la jalousie.

Se pourrait-il que les "de souche" soient jaloux? Pour la grande majorité des gens, nous vivons dans une société qui ne nous en donne pas beaucoup. Tout est compliqué, difficile (et parfois impossible) à obtenir, à matérialiser. Le moindre petit changement, la moindre satisfaction demande un grand effort et rencontre à tout coup moult obstacles.

Lorsqu'on voit des individus, différents de nous (envers lesquels nous avons donc une réserve culturelle d'avance, c'est malheureux, mais c'est comme ça, l'acceptation de l'autre demande un effort, depuis toujours), demandant ce qu'on interprète comme un privilège, comme un traitement spécial, unique, se pourrait-il que nous soyons "Tout simplement jaloux" comme dans la toune?

C'est peut-être grossier et superficiel comme réflexion. Mais je crois que si chaque personne se questionne sincèrement avec ces éléments en tête, on pourrait peut-être avancer un peu, et arrêter de s'enliser dans des débats de clochers stériles. L'immigration massive est une réalité. La majorité culturelle francophone aussi. Mais l'autre réalité, plus importante, est que nous devons cohabiter, co-exister dans un état de droit, c'est comme ça, on ne peut rien y changer.

Je sonne presque comme un politicien.

mardi 13 février 2007

Délire nocturne, part deux

Une jeune femme marche dans un parc par une journée ensoleillée et libidineuse. Quelques pas langoureux, puis elle s'installe avec insistance au milieu d'un banc de parc, occupée à être extrêmement belle et désirable. Mêmes les sempiternels moineaux nourris par un vieillard cessent de picosser et tournent un instant la tête, sidérés par la beauté de la jeune fille (Dans ce cas-ci, pour votre information personnelle, le vieillard en question est un ancien scénariste qui a décidé que ses gourmands amis ailés avaient plus de civisme qu'une horde de producteurs affamés). Le veillard ne détourne pas le regard cependant, absorbé dans ses pensées, qui ne sont pas du tout le sujet de ce texte.

Un jeune homme maigrelet, petit, arborrant lunettes et clé USB au cou, fige à la droite du banc de parc en voyant l'apparition féminine se délectant des rayons solaires de façon honteusement suggestive.

Au même moment, un énorme gaillard à la charpente imposante et confiante, dont on jurerais qu'il vient de sortir d'un magazine branché, à tout le moins d'une séance de photo au coin de la rue, fige à gauche du fameux banc, objet de tous les regard, plumés et autres.

Nos deux énergumènes s'approchent du banc pour y prendre place. Le gaillard est confiant et fier comme un paon particulièrement fier, et il dépose son postérieur élevé au lait 1% et au pain blé entier (je ne dirai pas "brun", quand même) à la gauche de l'angélique midinette.

Le gringalet est hésitant, et il semble même bagayer en marchant, si cela est possible. En posant son derrière osseux sur le banc de bois vert forêt, il prend bien soin d'échapper ses livres sur le pied droit de la jeune fille.

Gringalet : Oh! Scusez.

Fille: Ow!

Gaillard (discrètement, en se tournant la tête): Burp!

Gingralet: Vraiment, je suis vraiment, désolé, je n'ai pas, mes livres ont, c'est à cause de la, soleil, du soleil, j'ai tombé en m'assisant. M'assoiyèiant.

La fille le regarde un moment, presque amusée. Ils ont presque un "moment". Incroyable, non?

Gaillard: Scuse moé, ma belle, mais salut, je m'appelle Todd.

Fille : Ah. Moi c'est Eugénie Collagène (note de l'auteur fatigué: pour ceux qui me connaissent personnellement, vous reconnaissez sûrement ce nom, je sais, c'est de l'auto-plagiat, mais c'est permis par la Convention de St-Tite)

Todd: (avec un clin d'oeil plein de fautes d'orthographe): Selleu.

Gringalet: (s'avançant pour serrer la main de Todd): Enchanté, moi c'est Kephen Sting. Je sais, c'est bizarre. Mais... je suis (en regardant la fille dans les yeux)... spécial. Il sourit comme Windows qui plante.

Todd: Bon ben Eugénie, si ca te tente genre, moi pi des chums de l'agence genre, on va aller genre, prendre un verre là après tantôt, genre, si ca te tente ben genre ca serait genre cool que tu viennes, tsé.

Kephen: Genre. T'as oublié. Tu sais Eugénie, j'ai un quotient intellectuel de 140, en canadien en plus (Il rit, satisfait de son gag, un peu pédant, il faut bien l'avouer).

Todd: Oui ben tsé, moi genre je bench deux fois ton quotient, genre.

Kephen: C'est drôle, que tu dises "bench" parce que on est. Ha ha, on est assis sur un banc en ce moment! Ha ha! (Il est décidément en forme)

Todd: Ok. (s'adressant à Eugénie). Tu sais que t'es belle en crisse, toé hen, tu le sais hen! (Il sourit de toutes ses dents, et il doit même les retenir pour ne pas qu'elles assaillent les yeux de son interlocutrice)

Eugénie: Je suis pas si belle que ça.

**note de l'auteur: je ne sais pas du tout où ça s'en va tout ça, mais on va finir ça bientôt, parce que mes yeux ferment tout seuls!**

Kephen: Voyons! Tu es de loin la plus belle chose que j'aie vue aujourd'hui. Pas chose, je veux dire, personne. Tu n'es pas une chose! Tu n'es pas tannée de te faire traiter comme une chose?

Eugénie: Je...

Todd: Ok, alors tu viens genre Eugénie? Comme là là, les chums attendent. Minute je vais les appeler sur mon cell. Yo fuck, yé ou mon cell shit, ok yé là.. Chill...

Eugénie (s'adressant à Kephen): Écoutes, tu as l'air bien fin et drôle, mais...

Kephen: Moi, j'en ai pas de cellulaire! Mais j'ai une clé USB, tu la vois? Je la traîne partout! Et tu sais pourquoi? Parce que je m'assume! Je n'essaie pas d'être quelqu'un d'autre! Je le sais que je suis pas cool! Tu trouves pas ça bien, toi?

Eugénie: Euh oui, mais..

Todd: Ok, viens-t'en ma belle.

Todd se lève, insistant. Son ombre cache le visage de Kephen d'une manière extrêmement dramatique et appuyée, on croirait même qu'il l'a fait exprès, ou que c'est arrangé avec le gars des vues, comme ils disent.

Eugénie se lève. Elle prend Bras par le Todd.

Eugénie: Tu as l'air ben fin, mais lui, il s'entraîne. Alors. Bye!

Ils s'éloignent d'une démarche cool et branchée.

Vieillard avec les oiseaux du début: J'ai tout vu! Tu veux que j'appelle la police?

Kephen: La police? T'es fou, genre. Genre, t'es vraiment comme, le gars fou dans un parc qui dit ça, c'est vraiment comme, fou.

Vieillard: My... GOD!

Puis il retourne à ses camarades plumés.

Kephen soupire, se lève et s'en va, probablement ailleurs.

FIN

**Ok, bonne nuit! zzzzZZZZZZZZZZZZZZZZzzzzzzzzzzzzzz**

vendredi 9 février 2007

Kubrickube

Un petit peu de Youtubisme inutile, Michel Gondry, réalisateur de Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Human Nature, Science of Sleep et d'innombrables vidéoclips, s'est filmé entrain de résoudre un Cube Rubik avec ses orteils.

Lien Youtube #1

J'en étais bouchée bée. Que d'admiration pour cet homme qui a autant de temps à perdre. Allez-y, regardez-le.

Bon. Mais là, d'autres gens qui ont encore plus de temps à perdre ont analysé l'extrait vidéo, et ont déterminé qu'il y avait anguille sous roche et mollusque sous le gravier:

Lien Youtube #2

Évidemment! Il fallait y penser!

(Don't) Panic

Ok, je panique, c'est officiel.

Saviez-vous que l'apogée de la fertilité chez la femme est autour de 24 ans? Chez l'homme, 29 ans? Membres de la mi-fin-vingtaine qui traînent comme moi, tenez-vous le pour dit! Nous ne faisons pas notre part pour la perpétuation de l'espèce!

Je suis à la veille d'arrêter la première langoureuse inconnue croisée dans la rue et lui demander si elle veut bien m'accorder un accommodement raisonnable, pour m'aider à repopuler la planète. Ces pauvres humains en ont bien besoin!

Permettez-moi maintenant d'adopter le ton docte (et chiant) d'un ex-presque-anthropologue. Cette différence dans l'apogée de la fertilité entre les sexes n'est certainement pas un hasard ou le résultat d'une décision à l'emporte-pièce de Raël et ses potes extra-terrestres (petite parenthèse Wikipédienne, Raël a déjà produit un album qui s'intitulait Madam' Pipi...). Cette variation dans l'âge maximal de fertilité dans les deux sexes, si elle est véritablement confirmée par les chiffres, traduit probablement une tendance biologique... Attention, ce mot fait peur...

Donc, on peut poser comme hypothèse que dans l'histoire biologique de l'humain, les femmes ont eu tendance à procréer plus jeunes que les hommes, ce qui a eu pour effet d'influencer le taux de fertilité. C'est assez facile à comprendre; plus les individus d'un certains âges procréent, plus les individus de cette tranche d'âge ayant le plus de fertilité procréent, donc refilent leur quincaillerie génétique à leurs descendants, qui sont à leur tours plus fertiles, etc.

Cependant par exemple, j'ai un problème avec tout ça: mes parents.

Ma mère a 3 ans et demi de plus que mon père. Toute mon enfance s'éclaire tout d'un coup! Mes parents n'ont pas suivi la norme ancestrale! Ils sont des anomalies biologiques!

Quelques hypothèses:

1. Mes parents sont des extra-terrestres, ce qui expliquerait d'ailleurs les pique-niques annuels à Roswell et les costumes bizarres que j'ai un jour dénichés dans le garde-robe.

2. Mes parents ont eu une double opération de changement de sexe. Ils se sont aperçus que ma mère (mon père) était plus grand(e) de huit pouces que mon père (mère), ce qui ne passe bien dans les soirées mondaines.

3. Mon père a menti sur son année de naissance et son identité, il est en fait le Pierre Leroux du dictionnaire, théoricien socialiste né en 1797.

4. Je n'existe pas et je vis dans une simuation qui a mal tourné sur le blackberry de Bill Gates (Parce que Windows a planté, haha!)

5. Tout ceci est de la foutaise.

Je retiens bachelorette no 5, pour une simple raison; ces chiffres ne veulent rien dire. En effet, pour avoir une quelconque valeur statistique, ils doivent être calculés à partir d'échantillons suffisants, et la seule façon de calculer le taux de fertilité de 3000 personnes, c'est de faire la moyenne d'enfants par individu. Ce qui revient à dire, plus vous avez d'enfants, plus vous êtes fertiles? Je ne crois pas, monsieur. Quantité d'éléments culturels entrent dans la décision d'avoir des enfants (et x nombre d'enfants) éléments qui, de surcroît, varient beaucoup d'un pays à l'autre. Les classiques: situation économique, éducation, quelconque forme de précarité, pression du milieu, etc.

Donc, n'ayez crainte, retardataires de l'ovule et du fringants spermatozoïde, les alarmistes peuvent aller se rhabiller.

jeudi 8 février 2007

Délire nocturne, part 1

Dans un bar sombre aux recoins inquiétants, un homme est assis, tentant de lire l'avenir dans le fond de son verre de scotch vide. Une silhouette se dessine dans la lumière du téléviseur accroché en haut de la tête dégarnie du barman blasé.

Homme assis: Tu me caches.

Homme debout: T'avais pourtant pas l'air de regarder autre chose que le fond de ton verre.

L'homme debout s'invite à la table de l'homme assis.

Homme assis 1: Oui ça va, tu peux t'asseoir à ma table sans me le demander.

Homme assis 2: Tu penses pas que tu devrais être ailleurs?

Homme assis 1: Dans un autre bar ou je pourrais écouter le match tranquille, oui.

Homme assis 2: Arrête de jouer les cyniques qui ont tout vu. Tu me fais rire avec ton scotch et ton air déprimé. Et regarde-le, celui-là (en pointant le barman), on en a vu combien des types du genre? Il lui manque juste la chemise trop serrée avec les espèces d'élastiques sur les manches dont j'ai jamais compris l'utilité. Est-ce que tu lui raconte tes problèmes, tes états d'âmes? Et est-ce qu'il t'écoute d'un air compréhensif en polissant ses verres avec un chiffon?

Homme assis 1: Ça me détend de venir ici, je sais pas, c'est comme le dernier coin de la planète où j'ai pas à penser.

Homme assis 2: C'est exactement ça que je veux dire. Des scènes comme ça, on en voit partout.

Homme assis 1: Peut-être. Mais tu crois que t'es mieux toi, avec ton allure de faux beatnik gringalet mal rasé? Tu as l'air d'une caricature d'intello New-Yorkais dans un film de Woody Allen. Et... qu'est-ce que je vois... tu portes mêmes des corduroy? Bruns? Non mais. Et tu me fais la leçon.

Barman: Si vous pensez que j'ai choisi d'être ici, vous vous trompez. Polir des verres et écouter des perdants me débiter leurs déboires conjugaux, c'est pas pour ça que j'ai voulu être barman, croyez-moi.

Homme assis 2: On t'a rien demandé toi.

Barman: Pourquoi vous m'écouteriez pas un peu, pour faire changement?

Les deux hommes assis se regardent, ne sachant trop quoi répondre.

Barman: Tout ce que je voulais, c'est me faire des filles facilement. Mais bon. Le barman est jamais celui qui ramasse à la fin de la soirée, ça aussi c'est un cliché, mais je peux vous assurer que c'est vrai.

Homme assis 1: Tu m'a jamais parlé de ça Herbert.

Homme assis 2: Et en plus il s'appelle Herbert!

Barman: Oh et pi merde.

Le barman dégarni lance son chiffon au sol et quitte le bar.

Les deux hommes assis se regardent, médusés.

Homme assis 1: Voilà qui n'était pas prévu, John.

Homme assis 2: En effet, Paul. Une tournée?

Homme assis 1: Avec plaisir.

Les deux hommes se mettent à vider le bar de son contenu alcoolisé.

Homme saoûl 1: Tu sais qu'on est entrain de faire quelque chose de très cliché en ce moment?

Homme saoûl 2: Hmmoui. Tu sais aussi que je n'existe pas vraiment depuis le début, comme dans Fight Club, et que je représente seulement ta conscience et ton côté intello?

Homme saoûl: Oui. Je suis pas fou. Mais le scotch est bon en cri

mercredi 7 février 2007

Parlons un peu des vraies affaires

Notre capacité à comprendre et décoder un langage évolue beaucoup à travers le temps. Vous n'avez qu'à regarder une publicité des années 50 pour vous en convaincre. La surexposition à une forme précise de langage rend les récepteurs plus sophistiqués, plus demandants face à la complexité et à la densité du message. Rien de nouveau, vous me direz. J'ai quand même le goût d'en parler, alors voilà.

La publicité télévisuelle offre l'exemple parfait, parce qu'elle est très proche de son message, l'intention de ce dernier est en fait son unique raison d'être. Du coup, la plupart des gens supportent mal un message publicitaire trop évident, convenu, ou surtout, un message publicitaire qui se prend trop au sérieux, qui fait, en quelque sorte, comme s'il était autre chose que de la pub. Il y a bien sûr des exceptions, mais en général, les campagnes qui fonctionnent le plus, les plus mémorables et efficaces, sont selon moi celles qui jouent avec le langage, qui font des clin d'oeil aux téléspectateurs, dans le genre "nous savons que vous êtes bombardés de publicité de tous les angles, alors nous allons essayer de vous proposer quelque chose de nouveau, surprenant et qui ne vous prend pas pour des machines à consommer". Famili-Prix, Monsieur B., St-Hubert sont des exemples retentissants et "bien de chez nous"(TM).

L'évolution dont je parle se fait également sentir en "dramaturgie" (mot que j'utilise pour désigner toute forme de récit non-littéraire), surtout au cinéma. Récemment, j'ai visionné le film "Silent Running", science-fiction écologiste de Douglas Trumbull (oui, le gars de 2001) fabriqué dans l'an de grâce 1972. Ce qu'on appelle aujourd'hui la subtilité, le goût, la restrainte dans le traitement d'un "sujet" ou d'un thème (ici la conscience écologique et la destruction des forêts) sont totalement absents du film. Du coup, le message ne passe pas en 2006. Pas pour un enfant de la surmédiatisation, surinformation et de surproblématisation (ok, on se calme Dr. Scrabble). Je veux dire par ce dernier mot affreux l'inondation de "causes", problèmes de conscience omniprésents dans le paysage médiatique depuis 30 ans. En 1972, dénoncer quelque chose de "socio-écologique" avec un film était nouveau, audacieux et faisait "jeune". Aujourd'hui, il faut tout faire avec tact, subtilité, sans perdre une once du contenu du message. Inutile de dire que ce n'est pas facile.

Million Dollar Baby, par exemple, parle assez éloquemment du même thème que A Sea Inside (courez louer ça immédiatement si vous ne l'avez pas vu). Les deux réussissent admirablement, mais l'approche plus machiavélique de Million dollar baby passe un peu moins bien à mon avis, on sent plus la main de l'auteur ayant quelque chose à dire derrière. Et notre génération, pluguée sur les médias directement à la sortie de l'utérus, a des réticences face à ce genre de traitement.

Notez que Clint Eastwood excelle normalement avec ce genre de récit. Un de mes films préférés de tous les temps est Unforgiven, qui a justement un message très fort contre la violence et soulignant le fait que ce n'est pas les armes qui la font, mais bien les hommes (et femmes) qui sont derrière.

La clé, selon votre humble et débutant serviteur, la réponse donc se trouve dans la rigueur dramatique. Si, dans Million Dollar Baby, nous avons de la difficulté devant la méchanceté extrême de la boxeuse assassine (l'adversaire), c'est parce que cest un Deus ex machina, une intervention gratuite, un événement non-annoncé qui ne sert qu'à l'avancement du récit, à prouver un point. Dans Unforgiven cependant, il est préparé pendant tout le film que le shériff joué par Gene Hackman est sanguinaire, violent et sans pitié pour les criminels. Le traitement qu'il réserve au personnage de Morgan Freeman n'est donc pas gratuit, ni très surprenant. La réaction du personnage d'Eastwood n'est également pas gratuite, on la prépare depuis le début du film. Eastwood est un tueur, profondément et naturellement violent. Une vie de violence ne s'efface pas en quelques années. Il suffit d'un seul événement pour faire ressurgir la brute sanguinaire sommeillant en lui. Pas de Deux Ex Machina ici.

mardi 6 février 2007

Jus créatif et les Tuiles de ma douche

Il y a des jours comme ça où je vois des histoires partout.

Il y a des jours comme ça où je ne dors presque pas.

Des jours où je vois une histoire dans les craques de silicone séparant les tuiles carrées de ma douche.

La douche est l'endroit au monde où j'ai le plus d'inspiration, où les idées semblent affluer à la même vitesse que les gouttes d'eau s'échappent de la pomme cheap en plastique. Je me suis souvent demandé pourquoi. Comme en ce moment, alors que je viens justement d'en sortir, je me demande pourquoi. L'eau chaude a sûrement quelque chose à voir là-dedans. Je ne pense pas que je serais très à l'aise pour clarifier les méandres d'une histoire avec de l'eau frette qui me gèle les... lobes d'oreilles.

Allons-y à fond la caisse en mode freudien, tiens. Peut-être est-ce que certaines parties reculées de mon cerveau, le même département qui s'occupe des obsessions et des phobies, y voient un rapprochement avec le calme pré-natal. Quand j'étais jeune, je me souviens que je dormais la tête complètement sous la couverture, comme si je voulais échapper au monde réel. Peut-être que lorsque certaines de ces parties s'activent, se sentent bien, relaxent, peut-être que d'autres départements, travaillant ordinairement en silence dans un coin, sans faire de bruit, peut-être que ces autres parties s'énervent et se mettre à faire du bruit. Peut-être.

Toujours est-t-il que la douche, et l'instant juste avant le réveil complet (et juste avant le sommeil complet aussi), sont des moments privilégiés, fuyants. Trop New Age à votre goût? Euh, ben je sais pas pourquoi vous dites "New Age" en fait, ça n'a pas vraiment rapport, vous vous embarassez, j'ai bien peur.

Des moments privilégiés, donc. Surtout l'entrée et la sortie du sommeil. Des instants fugitifs ou les dernières parcelles de la conscience s'effritent, où les millions de barrières qu'on passe notre vie éveillée à mettre en place disparaissent d'un coup. Souvent, si on y prête attention, si on se force, je crois qu'on peut y trouver une grande quantité de vérités qu'on passe souvent notre temps à chercher partout, les yeux ouverts, alors qu'il faut seulement les fermer.

Pardonnez cet élan lyrique et sombre,

Je n'ai pas dormi de la nuit.

lundi 5 février 2007

Ass + Chair

C'est l'équation fondamentale de la réussite. C'est malheureux pour un énervé plein d'énergie comme moi, mais c'est la clé. Surtout en écriture. À moins d'écrire debout comme Jacques Poulin, ou debout en marchant comme.. euh... l'autre.. gars là...

Oubliez ça. Cette merveilleuse perle de sagesse vient d'une fascinante conférence sur la scénarisation enregistrée lors du festival de film de Santa Barbara (le lien est dans le titre de cette entrée pour les 2 personnes que ça intéresse dont une est moi déguisé). C'est aussi simple que ça. Il faut seulement s'asseoir et aligner les mots.

Moi, j'ai plutôt tendance à vouloir tout comprendre, tout réfléchir AVANT de commençer à écrire. Cette tactique est vouée à l'échec, je le sais très bien. Mais allez dire ça à l'autre partie de moi qui veut rien savoir des conseils de professionnels aguerris et rémunérés (et barbus pour la plupart)!

Donc, pas plus tard que hier, un brin découragé par la réaction tout sauf dithyrambique d'un prof de scénarisation face à une vague idée d'histoire qui me trotte dans la tête depuis un mois (et sur laquelle je n'avais pas écrit plus d'une page, si je l'avais fait, je me serais rendu compte assez vite que ça ne tenait pas la route), j'ai cherché un flash en parcourant des faits divers, des articles d'insolite, des légendes urbaines. Rien de nouveau sous le soleil. Comme d'habitude, lorsqu'un flash se fut présenté à moi, je me suis levé et je me suis mis à faire furieusement le tour de mon 3 et demi, les images et les idées s'empilant dans ma tête à une vitesse qui me surprend à chaque fois. Habituellement, à cette étape, je me met à rêver, à imaginer le résultat final, les accolades, les récompenses, les critiques, etc.

Horriblement narcissique et prétentieux, non? Mais je défie toute personne tentant de travailler dans l'expression artistique de nier que ces pensées sont omniprésentes lorsqu'on croit avoir trouvé une bonne idée. Relevez le défi, comme disait Gilles Payer (lui il riait mal).

Bon je m'égare. Pour une fois donc, je me suis immédiatement jeté sur ma chaise de cuir pivotante, et j'ai mis Microshaft Worm en marche. Et je me suis mis à taper. N'importe quoi, ce qui sortait, même si c'était pas bon. AH! HA! AH! VOILÀ! C'est ÇA qui me cause toujours un énorme problème et qui m'envoie régulièrement sur le chemin bouetteux, inhospitalier et généralement sans issue de la procrastination. LA PEUR DE LA MÉDIOCRITÉ.

Mais tous ces scénaristes de la conférence l'ont répété. C'est seulement en écrivant que ça devient bon. Pas en essayant de tout régler d'avance dans sa tête. Simple, clair, mais oh combien difficile pour certaines personnes. Dont yours truly, évidemment.

Donc j'ai écrit, environ 5 pages. Rien pour ébranler les fondations de la littérature moderne, mais assez pour tout clarifier, pour mieux cerner ce que je voulais dire, qui sont les personnages, ce qu'ils veulent, pourquoi, etc. La moitié de ces 5 pages est très probablement l'équivalent d'excréments de chameaux en canne. Mais je dois l'accepter, et toryeu que ça m'a pris du temps. Et ce n'est pas totalement fait encore, mais je suis sur la bonne voie, doc.

Ensuite, les scénaristes-conférenciers ont insisté sur l'autre partie extrêmement difficile, le dernier 5-10%, ce qui fait que le scénario va jusqu'au bout de ses promesses, se démarque et exploite à fond toutes les accroches thématiques et dramatiques qu'il a lancé. Ok, on verra rendu là.

Merci, et bonsoir!

The return of the JP

HAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!

Après plusieurs semaines de labeur intense, j'ai finalement réussi à récupérer mon mot de passe. Oui, je l'avoue, à ma grande honte de semi-nerd, j'avais perdu la capacité d'accéder au site d'édition de mon blogue. Pathétique, triste et décourageant, je sais.

Vous ne vous imaginez pas l'angoisse qui me traversait quand j'accédais à la page de mon blogue et que je voyais que le dernier article posté, ce qui aurait fait ma postérité à travers les âges, les dernières traces en ligne de ma plume incandescente était... une blague douteuse sur l'élection de Stéphane Dion à la chefferie du Parti Libéral.

Inutile de dire que mon premier geste lorsque je repris contrôle de mon cyber-royaume fut d'effacer cette triste pièce de prose de goût moyen.

Alors, voilà, je viens de me rendre compte que c'est la première entrée autobiographique que je fais. Les temps changent.

Mais les écrits restent?

On va voir.