mardi 13 février 2007

Délire nocturne, part deux

Une jeune femme marche dans un parc par une journée ensoleillée et libidineuse. Quelques pas langoureux, puis elle s'installe avec insistance au milieu d'un banc de parc, occupée à être extrêmement belle et désirable. Mêmes les sempiternels moineaux nourris par un vieillard cessent de picosser et tournent un instant la tête, sidérés par la beauté de la jeune fille (Dans ce cas-ci, pour votre information personnelle, le vieillard en question est un ancien scénariste qui a décidé que ses gourmands amis ailés avaient plus de civisme qu'une horde de producteurs affamés). Le veillard ne détourne pas le regard cependant, absorbé dans ses pensées, qui ne sont pas du tout le sujet de ce texte.

Un jeune homme maigrelet, petit, arborrant lunettes et clé USB au cou, fige à la droite du banc de parc en voyant l'apparition féminine se délectant des rayons solaires de façon honteusement suggestive.

Au même moment, un énorme gaillard à la charpente imposante et confiante, dont on jurerais qu'il vient de sortir d'un magazine branché, à tout le moins d'une séance de photo au coin de la rue, fige à gauche du fameux banc, objet de tous les regard, plumés et autres.

Nos deux énergumènes s'approchent du banc pour y prendre place. Le gaillard est confiant et fier comme un paon particulièrement fier, et il dépose son postérieur élevé au lait 1% et au pain blé entier (je ne dirai pas "brun", quand même) à la gauche de l'angélique midinette.

Le gringalet est hésitant, et il semble même bagayer en marchant, si cela est possible. En posant son derrière osseux sur le banc de bois vert forêt, il prend bien soin d'échapper ses livres sur le pied droit de la jeune fille.

Gringalet : Oh! Scusez.

Fille: Ow!

Gaillard (discrètement, en se tournant la tête): Burp!

Gingralet: Vraiment, je suis vraiment, désolé, je n'ai pas, mes livres ont, c'est à cause de la, soleil, du soleil, j'ai tombé en m'assisant. M'assoiyèiant.

La fille le regarde un moment, presque amusée. Ils ont presque un "moment". Incroyable, non?

Gaillard: Scuse moé, ma belle, mais salut, je m'appelle Todd.

Fille : Ah. Moi c'est Eugénie Collagène (note de l'auteur fatigué: pour ceux qui me connaissent personnellement, vous reconnaissez sûrement ce nom, je sais, c'est de l'auto-plagiat, mais c'est permis par la Convention de St-Tite)

Todd: (avec un clin d'oeil plein de fautes d'orthographe): Selleu.

Gringalet: (s'avançant pour serrer la main de Todd): Enchanté, moi c'est Kephen Sting. Je sais, c'est bizarre. Mais... je suis (en regardant la fille dans les yeux)... spécial. Il sourit comme Windows qui plante.

Todd: Bon ben Eugénie, si ca te tente genre, moi pi des chums de l'agence genre, on va aller genre, prendre un verre là après tantôt, genre, si ca te tente ben genre ca serait genre cool que tu viennes, tsé.

Kephen: Genre. T'as oublié. Tu sais Eugénie, j'ai un quotient intellectuel de 140, en canadien en plus (Il rit, satisfait de son gag, un peu pédant, il faut bien l'avouer).

Todd: Oui ben tsé, moi genre je bench deux fois ton quotient, genre.

Kephen: C'est drôle, que tu dises "bench" parce que on est. Ha ha, on est assis sur un banc en ce moment! Ha ha! (Il est décidément en forme)

Todd: Ok. (s'adressant à Eugénie). Tu sais que t'es belle en crisse, toé hen, tu le sais hen! (Il sourit de toutes ses dents, et il doit même les retenir pour ne pas qu'elles assaillent les yeux de son interlocutrice)

Eugénie: Je suis pas si belle que ça.

**note de l'auteur: je ne sais pas du tout où ça s'en va tout ça, mais on va finir ça bientôt, parce que mes yeux ferment tout seuls!**

Kephen: Voyons! Tu es de loin la plus belle chose que j'aie vue aujourd'hui. Pas chose, je veux dire, personne. Tu n'es pas une chose! Tu n'es pas tannée de te faire traiter comme une chose?

Eugénie: Je...

Todd: Ok, alors tu viens genre Eugénie? Comme là là, les chums attendent. Minute je vais les appeler sur mon cell. Yo fuck, yé ou mon cell shit, ok yé là.. Chill...

Eugénie (s'adressant à Kephen): Écoutes, tu as l'air bien fin et drôle, mais...

Kephen: Moi, j'en ai pas de cellulaire! Mais j'ai une clé USB, tu la vois? Je la traîne partout! Et tu sais pourquoi? Parce que je m'assume! Je n'essaie pas d'être quelqu'un d'autre! Je le sais que je suis pas cool! Tu trouves pas ça bien, toi?

Eugénie: Euh oui, mais..

Todd: Ok, viens-t'en ma belle.

Todd se lève, insistant. Son ombre cache le visage de Kephen d'une manière extrêmement dramatique et appuyée, on croirait même qu'il l'a fait exprès, ou que c'est arrangé avec le gars des vues, comme ils disent.

Eugénie se lève. Elle prend Bras par le Todd.

Eugénie: Tu as l'air ben fin, mais lui, il s'entraîne. Alors. Bye!

Ils s'éloignent d'une démarche cool et branchée.

Vieillard avec les oiseaux du début: J'ai tout vu! Tu veux que j'appelle la police?

Kephen: La police? T'es fou, genre. Genre, t'es vraiment comme, le gars fou dans un parc qui dit ça, c'est vraiment comme, fou.

Vieillard: My... GOD!

Puis il retourne à ses camarades plumés.

Kephen soupire, se lève et s'en va, probablement ailleurs.

FIN

**Ok, bonne nuit! zzzzZZZZZZZZZZZZZZZZzzzzzzzzzzzzzz**

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Wow, c'est vraiment bon!

**mouche qui vole**