lundi 5 février 2007

Ass + Chair

C'est l'équation fondamentale de la réussite. C'est malheureux pour un énervé plein d'énergie comme moi, mais c'est la clé. Surtout en écriture. À moins d'écrire debout comme Jacques Poulin, ou debout en marchant comme.. euh... l'autre.. gars là...

Oubliez ça. Cette merveilleuse perle de sagesse vient d'une fascinante conférence sur la scénarisation enregistrée lors du festival de film de Santa Barbara (le lien est dans le titre de cette entrée pour les 2 personnes que ça intéresse dont une est moi déguisé). C'est aussi simple que ça. Il faut seulement s'asseoir et aligner les mots.

Moi, j'ai plutôt tendance à vouloir tout comprendre, tout réfléchir AVANT de commençer à écrire. Cette tactique est vouée à l'échec, je le sais très bien. Mais allez dire ça à l'autre partie de moi qui veut rien savoir des conseils de professionnels aguerris et rémunérés (et barbus pour la plupart)!

Donc, pas plus tard que hier, un brin découragé par la réaction tout sauf dithyrambique d'un prof de scénarisation face à une vague idée d'histoire qui me trotte dans la tête depuis un mois (et sur laquelle je n'avais pas écrit plus d'une page, si je l'avais fait, je me serais rendu compte assez vite que ça ne tenait pas la route), j'ai cherché un flash en parcourant des faits divers, des articles d'insolite, des légendes urbaines. Rien de nouveau sous le soleil. Comme d'habitude, lorsqu'un flash se fut présenté à moi, je me suis levé et je me suis mis à faire furieusement le tour de mon 3 et demi, les images et les idées s'empilant dans ma tête à une vitesse qui me surprend à chaque fois. Habituellement, à cette étape, je me met à rêver, à imaginer le résultat final, les accolades, les récompenses, les critiques, etc.

Horriblement narcissique et prétentieux, non? Mais je défie toute personne tentant de travailler dans l'expression artistique de nier que ces pensées sont omniprésentes lorsqu'on croit avoir trouvé une bonne idée. Relevez le défi, comme disait Gilles Payer (lui il riait mal).

Bon je m'égare. Pour une fois donc, je me suis immédiatement jeté sur ma chaise de cuir pivotante, et j'ai mis Microshaft Worm en marche. Et je me suis mis à taper. N'importe quoi, ce qui sortait, même si c'était pas bon. AH! HA! AH! VOILÀ! C'est ÇA qui me cause toujours un énorme problème et qui m'envoie régulièrement sur le chemin bouetteux, inhospitalier et généralement sans issue de la procrastination. LA PEUR DE LA MÉDIOCRITÉ.

Mais tous ces scénaristes de la conférence l'ont répété. C'est seulement en écrivant que ça devient bon. Pas en essayant de tout régler d'avance dans sa tête. Simple, clair, mais oh combien difficile pour certaines personnes. Dont yours truly, évidemment.

Donc j'ai écrit, environ 5 pages. Rien pour ébranler les fondations de la littérature moderne, mais assez pour tout clarifier, pour mieux cerner ce que je voulais dire, qui sont les personnages, ce qu'ils veulent, pourquoi, etc. La moitié de ces 5 pages est très probablement l'équivalent d'excréments de chameaux en canne. Mais je dois l'accepter, et toryeu que ça m'a pris du temps. Et ce n'est pas totalement fait encore, mais je suis sur la bonne voie, doc.

Ensuite, les scénaristes-conférenciers ont insisté sur l'autre partie extrêmement difficile, le dernier 5-10%, ce qui fait que le scénario va jusqu'au bout de ses promesses, se démarque et exploite à fond toutes les accroches thématiques et dramatiques qu'il a lancé. Ok, on verra rendu là.

Merci, et bonsoir!

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